Et le bétonnage c'est fini?
Il a fallu une centaine de gendarmes et un gros bulldozer pour mettre fin aux détestables agissements d'une poignée d'anarchistes qui complotait au renversement de notre démocratie depuis leur repaire de la Picharlerie .
Après avoir restauré cette ancienne cache à résistants, détruite et inoccupée depuis plus de trente ans, ils espéraient embrigader les esprits fragiles autour de plâtrées de spaghetti-courgettes, au moyen de projections de films sataniques sur Lip et l'autogestion.
C'est dans le même élan de salubrité publique que le GIPN est intervenu, avec «fermeté et humanité», pour mettre fin aux funestes activités des agités du squat La Razzia à Marseille. C'est bien triste tout ça, mais, la propriété privée c'est sacré, pas touche !
Etnon, pipeau, la propriété privée, c'est sacré pour les médecins, les purotins peuvent, quant à eux, se brosser.
Dans les Pyrénées-Orientales, une charte de bonne conduite a été mise en œuvre par la préfecture (téléchargement charte cabanisation.pdf) pour lutter contre la cabanisation.
Fini le temps ou Monsieur nimporte qui pouvait, par choix ou poussés par la nécessité, acheter un bout de terrain et se démerder tranquillement, bien planqués dans leur caravane ou leur cabane de moins de vingt mètres carrés. Motifs invoqués, des enjeux financiers ou touristiques, et colossale tartufferie, écologiques.
Les hélicos tournent donc au dessus des yourtes de Los Masos, vers Prades, et d'étranges civils pénètrent sans autorisation sur les propriétés pour y prendre des photos. Des démolitions ont été ordonnées et exécutées, pendant que d'immondes bouses pharaoniques continuent de s'édifier un peu partout avec bénédiction des pouvoirs publics. Les joyeux babas se sont organisés au sein de l'Halèm et ont envoyé leurs propositions (téléchargement manifeste.pdf) aux autorités qui s'en tamponnent allègrement.
Sur l'île de Groix, il est question d'interdire aux familles modestes qui possèdent, depuis des décennies, un bout de terrain en bord de mer, de venir y camper. La vue des guitounes indispose les blaireaux qui payent 180 euros la nuit dans l'«authentique» sémaphore rénové et reconverti.
On sucre les allocations-logement aux résidents à l'année des campings, comme si la vie en mobil-home était un choix...